Sexisme et harcèlement 


Les 12 établissements de la Fédération des hôpitaux vaudois (FHV) se mobilisent contre le sexisme et le harcèlement. Dès aujourd’hui, une vidéo et des affiches sont largement diffusées. Les plus de 8000 collaborateurs et collaboratrices suivront une formation mise au point avec des associations spécialisées.

La campagne de la FHV vise la prise de conscience et la responsabilisation des personnes auteures et témoins. Elle a pour objectif de soutenir les victimes en construisant une culture du dialogue. La démarche choisie pour traiter le sexisme et le harcèlement part d’une constatation: aujourd’hui encore, il reste compliqué de parler de ces sujets à visage découvert.
« Des récits de personnes auteures, témoins ou victimes de sexisme sont présents dans la vidéo et sur les affiches de la campagne. Ils permettent à chacune et à chacun de s’interroger sur son propre comportement. Nous avons décidé de ne pas mettre en avant les propos sexistes, mais le ressenti des personnes concernées. » explique Loïc Favre, responsable de l’élaboration de cette campagne et responsable de la communication des Etablissements hospitaliers du Nord vaudois.
En complément de la campagne de communication, une formation et un site internet dédiés permettront de s’informer sur le sexisme et le harcèlement, d’apprendre à réagir et d’oeuvrer à faire disparaître les comportements inadéquats. Le site publie également la charte qui décrit en sept points l’engagement de la FHV et des hôpitaux participant à la campagne.

Un module de formation obligatoire
La formation prend la forme d’un module e-learning. Il a été développé en collaboration avec CLASH, le Collectif de lutte contre les attitudes sexistes et le harcèlement en milieu hospitalier, et l’ASMAV, la section vaudoise de l’Association suisse des médecins assistant·e·s et chef·fe·s de clinique.
« Nous avons décidé de créer cette campagne avec l’aide des associations et des collectifs qui luttent contre ces comportements inadéquats. Leur aide est précieuse, les hôpitaux ne sont pas épargnés par cette problématique », précise Patricia Albisetti, secrétaire générale de la FHV.
Les collaborateurs et collaboratrices déjà en place seront formés d’ici à la fin 2022. Le nouveau personnel devra quant à lui suivre le module e-learning dans les trois mois après son entrée en fonction. Une formation prenant spécifiquement en compte les questions de management sera dispensée aux cadres en 2023.
Des comportements qui doivent changer
Les mesures prises par l’ensemble des établissements de la FHV répondent aux conclusions d’une enquête réalisée en 2020 par l’Association suisse des médecins assistant·e·s et chef·fe·s de clinique, section Vaud (ASMAV) auprès de ses membres sur tout le territoire vaudois. Cette étude donne des chiffres tangibles sur le sexisme et les comportements discriminants en milieu hospitalier :
• 44 % du panel a été victime ou témoin de remarques sexistes
• 76 % du panel a entendu des discours hostiles à la grossesse
• 62 % des femmes enceintes n’ont pas bénéficié des mesures prévues par la Loi sur le travail
• 82 % des mères vivent la maternité comme un frein à la carrière
« Le sexisme et le harcèlement, notamment sexuel, sont socialement ancrés. Seule une campagne d’envergure, mobilisant plusieurs acteurs unis vers un même but, peut provoquer une prise de conscience suffisante et une modification des comportements à long terme. » déclare Sandrine Devillers, Secrétaire générale de l’ASMAV.
« En s’entourant de partenaires directement concernés par la problématique tout au long du développement de la campagne, la FHV a démontré qu’elle prenait les questions liées au harcèlement et au sexisme au sérieux. Au vu des résultats de notre sondage, il était important pour l’ASMAV que la problématique soit reconnue et traitée au-delà du corps médical afin qu’une prise de conscience se généralise dans l’ensemble du milieu hospitalier. »

L’engagement des établissements
de la Fédération des hôpitaux vaudois
Les directions des établissements de la FHV se mobilisent contre le sexisme et le harcèlement. Au début 2022, elles ont adopté une charte qui décrit leurs engagements en sept points.

  1. prévenir le harcèlement psychologique et/ou sexuel par des moyens adéquats, comme la prévention, l’information et la formation des collaborateurs et collaboratrices ;
  2. mettre à disposition des collaborateurs et collaboratrices des informations nécessaires ;
  3. soutenir toute victime interne de harcèlement psychologique et/ou sexuel par un dispositif interne et/ou externe d’aide et de recours (soutien aux équipes, médecine du travail, RH, etc.) ;
  4. protéger les personnes qui auront porté plainte de bonne foi ;
  5. sanctionner toute forme de représailles à l’égard des personnes plaignantes et témoins ;
  6. prendre toutes les mesures nécessaires, le cas échéant, pour rétablir un climat de travail exempt de harcèlement psychologique et/ou sexuel ;
  7. sanctionner la personne auteure de harcèlement psychologique et/ou sexuel en fonction du degré de gravité de son acte et des conséquences subies par la victime (avertissement, déplacement, licenciement, etc.), selon la politique des manquements professionnels et en lien avec les circonstances.
Edité le 21. février 2024
Contact
Katia Queixinhas

Assitante de direction et chargée de communication
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